Tendances
Progressive Web Apps, à la découverte du nouveau monde
Dans l’univers passionnant des technologies mobiles, historiquement, deux mondes se côtoient : les applications mobiles et les interfaces web. Depuis quelques mois, nous assistons à l’émergence d’un nouveau territoire exploitant les avantages de ses prédécesseurs. Bienvenue dans une nouvelle ère où les Progressive Web Apps (PWA) vont proliférer. L’occasion pour nous de revenir sur cette nouvelle donne technologique, un petit retour vers le futur en quelque sorte (oui, le jeu de mot est facile…).
Ces derniers mois, le secteur des applications mobiles a connu quelques (r)évolutions majeures. Apple a, par exemple, durci les règles de publications dans son AppStore, provoquant de nombreux remous chez les concepteurs d’applications et quelques insomnies chez les développeurs. De manière générale, le rythme imposé par les deux géants que sont Apple et Google en matière de technologies mobiles est de plus en plus difficile à suivre, la loi du « on s’adapte ou on meurt » (Darwin himself dans le texte) est plus que jamais d’actualité (qui a dit « diktat » ?). Sans entrer dans le détail des chiffres, on peut simplement rappeler que les consultations sur mobile devancent depuis fin 2016 celles sur ordinateur. Au regard de tous ces facteurs, il est désormais capital d’avoir recours à des solutions fiables et efficaces.
Concernant les applications mobiles, celles que l’on trouve sur les stores, leur coût de maintenance apparaît désormais comme un réel frein, pour ne pas parler de boulet. Suivre les dernières recommandations d’Apple et de Google (« à vos ordres, chefs ! »), publier des mises à jour correctives, attendre la validation des vérificateurs, rester compétitif face à une concurrence croissante, autant de contraintes qui gangrènent les modestes concepteurs d’applications. Le web, quant à lui, s’est toujours adapté et continue d’évoluer, sans toutefois offrir les possibilités ergonomiques et la puissance des applications mobiles. Bien que les interfaces web aient bien comblé leur retard, il existe encore un fossé entre applications mobiles et sites web responsive. Le mobile first atténue l’écart en matière d’expérience utilisateur mais le web présente toujours des inconvénients majeurs : utilisation d’un navigateur, connexion obligatoire, absence de réelles solutions de push, piratage et j’en passe.
C’est pour combler cette faille qu’interviennent les Progressive Web Apps (PWA). L’idée est somme toute assez simple : on prend les avantages des applications mobiles et ceux du web, on mixe le tout et on obtient une application web toute neuve. Alors, nouveau monde ? Oui et non. Oui, car les possibilités qu’offrent les PWA sont telles qu’exploiter cette nouvelle technologie semble non seulement indispensable mais surtout très enthousiasmant. Non, car côté conception ergonomique et graphique, nous allons exploiter les mêmes codes, les mêmes tendances, les mêmes standards que l’on avait l’habitude d’utiliser en créant des interfaces web responsive ou des applications mobiles. Donc tout n’est pas nouveau, loin de là, c’est surtout la cohabitation et la réunification des deux mondes qui est ici intéressante.
Premièrement, parce que Google l’a décidé (et bim !). La firme californienne a sorti l’artillerie lourde pour propulser sa technologie à travers le monde et encourage vivement les concepteurs à suivre la meute. Deuxièmement, parce que ça a déjà commencé à marcher et que ça devient « tendance ». Enfin, parce que les avantages sont réellement attractifs, pour les concepteurs bien sûr, mais également pour les utilisateurs (si ça c’est pas du gagnant-gagnant…).
Pour y voir plus clair, voici quelques avantages issus des applications mobiles que peut offrir une PWA :
- L’application peut être consultée en plein écran (adieu la fenêtre du navigateur) ;
- Les contenus préalablement chargés sont accessibles hors connexion ;
- L’icône de l’application pour être ajoutée sur l’écran d’accueil du smartphone ;
- L’ergonomie et la navigation des applications mobiles peuvent être reproduites à l’identique ;
- Des notifications peuvent être envoyées (à consommer avec modération) ;
- Accès aux connexions bluetooth (bonjour petite balise beacon) ;
- Géolocalisation ;
- Accès aux composants hardware (batterie, accéléromètre, vibreur).
Et puisqu’on reste avant tout dans un environnement web, nous gardons les avantages suivants :
- Application indépendante des stores ;
- Facilité de maintenance et déploiement instantané des mises à jour ;
- Référencement de vos contenus et indexation optimale dans Google puisque le nouvel algorithme favorise les PWA dans le cas de recherches effectuées sur mobile ;
- Taux d’utilisation maximum puisqu’une simple URL permet d’accéder à votre application, quand dans le cas d’une application mobile disponible sur les stores, plusieurs étapes sont nécessaires avant son utilisation (accès à sa fiche, validation des autorisations, téléchargement, installation). Quand on sait qu’on perd environ 20% des visiteurs à chaque étape, la différence est conséquente, non ?
Ce nouveau monde est merveilleux, parfait, sans défaut. Non, bien entendu. Les PWA vont être idéales pour remplacer avant tout des applications mobiles de contenus, des médias, des applications orientées marketing, ou encore des applications du secteur touristique, réservations de voyages par exemple. Pour des applications plus complexes, comme des jeux, des applications payantes ou d’autres qui nécessitent beaucoup de ressources, les PWA ne seront pas adaptées. Il y a également des limites techniques comme par exemple l’accès aux contacts du téléphone qui n’est pas possible, ou les connexions NFC (Communication dans un champ proche).
On peut effectivement l’envisager. Les réactions de Microsoft et d’Apple étaient d’ailleurs attendues au tournant. Microsoft, qui a déjà manqué le train des mobiles (RIP Windows Mobile), compte bien monter à bord de celui des PWA. La firme de Bill Gates a annoncé en début d’année que les PWA seraient compatibles avec Windows 10 et qu’elles se comporteraient comme de véritables applications. Apple boude un peu, Safari n’étant à ce jour pas entièrement compatible avec les PWA (mode hors connexion impossible par exemple) mais va devoir se faire une raison : iOS sera bientôt mis à jour dans ce sens, la manne d’utilisateurs potentiels étant trop importante pour négliger cette technologie.
Des médias français ont déjà migré, comme lequipe.fr ou 20minutes, d’autres vont inévitablement suivre cet élan. De notre côté, en tant qu’agence spécialisée dans la communication éditoriale, nous nous devions de prendre ce virage : les possibilités en matière de supports mobiles et de digitalisation des contenus sont trop attractives pour ne pas être exploitées. Nous embarquons ainsi dans cette aventure, cheveux au vent, motivés comme jamais, à la découverte de ce nouveau monde. Le futur des applications mobiles, c’est déjà maintenant.